Brandes en Oisans, village médiéval en Isère

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Perché sur un haut plateau à 1 800 m d’altitude, aux confins du massif de l’Oisans, le village de Brandes en Oisans défie le temps et résiste aux siècles qui passent.
Exploité pendant près de 200 ans pour ses mines d’argent, le village a ensuite été déserté par ses occupants. Les vestiges de cette société déchue ont alors traversé les années pour devenir de véritables trésors, témoins privilégiés du passé.

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Un village médiéval fascinant mais menacé en Isère

Du milieu du XIIème au milieu du XIVème siècle, les gisements de plomb argentifère de Brandes en Oisans suscitent l’intérêt de l’Homme, qui ne tarde pas à s’implanter sur les lieux, à 1 800 m d’altitude, pour exploiter le minerai présent dans les sous-sols. En 1330, une importante inondation provoque cependant la fermeture du site et les habitants, à présent sans activité, désertent tous le village sans exception.

Ce village médiéval exceptionnel en Isère est une véritable aubaine pour les archéologues, par la richesse de ses vestiges épargnés par l’influence de l’Homme pendant près de 700 ans. Le site de Brandes en Oisans livre en effet un témoignage unique sur l’organisation des habitants de haute montagne au Moyen-Âge et sur leur manière de travailler. L’ensemble a d’ailleurs été classé monument historique en 1993 et chacune des parcelles est considérée comme une « réserve archéologique ».

Pourtant, le site de Brandes pourrait bien disparaître d’ici peu, à cause de plusieurs menaces. Les contraintes naturelles tout d’abord, qui fragilisent les vestiges et les rendent impossibles à transporter. L’accès difficile au site complique également toutes les démarches nécessaires à la protection et à la restauration de ce village médiéval d’Isère. Enfin, la proximité immédiate avec des domaines de ski très fréquentés comme l’Alpe d’Huez, les 2 Alpes ou encore la Grave-la Meije, fait planer la menace de la pollution et de la dégradation des lieux.

Brandes-en-Oisans, un village hors du temps

À leur départ en 1330, après deux siècles d’occupation, les villageois de Brandes en Oisans ont laissé derrière eux leurs demeures, leurs lieux de culte et de travail. Autant de bâtiments qui permettent de s’immerger dans la vie des mineurs de l’époque et de comprendre leur adaptation à un milieu naturel si hostile.

Un monument religieux surplombe le village du haut d’un éperon rocheux, à l’ouest du rocher Saint-Nicolas. La simple chapelle est agrandie au début du XIIIème pour devenir une paroisse. Au XIXème siècle, seul l’oratoire contenant une statue de Saint-Nicolas en bois polychrome subsiste, encadré par une nécropole.

Le village médiéval est constitué de maisons semi-enterrées dans la pente naturelle du terrain nord-sud, un mode de construction mis en place par les habitants pour se protéger du froid et du vent. Les pierres des murs sont directement liées à la terre : les archéologues doivent alors composer avec les intempéries et la fonte de la glace, qui entraînent la destruction rapide des bâtiments dégagés lors des fouilles.

Le quotidien de Brandes en Oisans était entièrement organisé autour de l’extraction minière, qui occupait tous les habitants. Les mineurs étaient chargés de l’extraction du minerai, du concassage, du broyage et du lavage dans des chantiers souterrains ou à ciel ouvert, situés entre 1 700 et 2 700 m d’altitude. Malgré l’importance du dispositif d’extraction, l’entreprise exceptionnelle décline au XIVème siècle, à cause de la profondeur des galeries, de la gestion des déchets et de la mauvaise évacuation des eaux qui provoque une inondation.

Ce village médiéval d’Isère, à l’histoire courte mais chargée, s’ouvre aux visiteurs souhaitant découvrir les secrets de ce site surprenant, tandis que le projet de valorisation suit son cours pour faire ressurgir les trésors du Moyen-Âge.